
LES ARTISTES 2016
Une voix, des grands standards, des créations, du swing ravageur, de la poésie, un « bal perdu » qui en fera danser plus d’un, l’énergie brute du rock, des grandes envolées, du silence, l’urgence de l’improvisation, la relève des jeunes talents à découvrir et, bien sûr, à manger et à boire 100 % bio et local. Mais aussi des rires, des discussions enflammées sur « c’est quoi le jazz » ? Des yeux qui s’émerveillent de la beauté des lieux, l’odeur des bottes de foin, des vieux vinyls qui vous font de l’œil, le chant des martinets et les jams sessions débridées jusqu’à pas d’heure…
Voilà ce qui fera de la 8e édition de Respire Jazz Festival un moment unique à ne pas manquer.
Pierre Perchaud, directeur artistique
Pierre de Bethmann Trio

Pierre de Bethmann (piano), Sylvain Romano (contrebasse), Tony Rabeson (batterie)
Vingt ans après son fameux trio « Prysm » qui le fit connaître et avec lequel il enregistra trois disques pour le label Blue Note, Pierre de Bethmann revient à la formule du trio, sorte de pierre angulaire pour tout pianiste de jazz. S’il n’en abandonne pas pour autant son Medium Ensemble (douze musiciens) ni ses activités de sideman auprès de nombreux musiciens, Pierre de Bethmann avait envie de retrouver la liberté de jeu que procure cette formation triangulaire en adaptant, au gré de son inspiration harmonique et rythmique, une poignée de standards des deux bords de l’Atlantique. Et ce, en compagnie de deux pointures, le contrebassiste Sylvain Romano et le batteur Tony Rabeson. Du jazz, du vrai, du pur, tel qu’on peut le jouer aujourd’hui !
Lou Tavano sextet

Lou Tavano n’est pas seulement une artiste de plus dans la génération spontanée de chanteuses de jazz qui éclot depuis quelques années mais elle est l’un des plus grands espoirs du jazz vocal français de la jeune génération. Le prestigieux label allemand ACT ne s’y est pas trompé en publiant son « vrai » premier disque (For You) il y a quelques mois. Fille d’un batteur de rock passée par le piano classique, elle va aussi bien chercher ses références du côté de Joni Mitchell ou de Tracy Chapman que de celui de Billie Holiday ou de Nina Simone, tenant la tradition du jazz à une distance respectueuse. Une voix venue du ciel superbement mise en valeur par un groupe de jeunes musiciens talentueux emmenés par l’inspiré pianiste Alexey Asantcheeff.
Lou Tavano (voix), Alexey Asantcheeff (piano), Quentin Ghomari (trompette), Maxime Berton (saxophones), Alexandre Perrot (contrebasse), Ariel Tessier (batterie)
The Watershed

Christophe Panzani (saxophone), Pierre Perchaud (guitare), Tony Paeleman (piano, claviers), Karl Jannuska (batterie)
Comme les Beatles qu’ils adorent ils sont quatre. Mais c’est plutôt du côté du quartet de Wayne Shorter, qu’ils adorent aussi, qu’il faudrait chercher leurs références, même si leur réunion ne veut en rien évoquer le génial saxophoniste ancien compagnon de Miles Davis. La complicité qui les unit, résultat d’un compagnonnage musical forgé dans divers orchestres, a fait germer dans leur tête une idée folle : monter sur scène sans répertoire préétabli. Rien d’écrit, de fignolé ou de répété, mais de petits « bouts de musique » enregistrés sur un iphone ou griffonnés sur un bout de papier. A cent lieues du free jazz, la musique se structure sur scène au fil de l’improvisation et se créé dans l’instant. Avec ces quatre « petits maîtres », on peut s’attendre au même tabac qu’ils ont fait à Paris au club de jazz Le Sunset en février dernier.
Bojan Z & Julien Lourau

Plus d’un quart de siècle qu’ils se connaissent et qu’ils partagent un même intérêt pour l’histoire du jazz et son évolution. Appartenant à la même génération, ils écrivent vite leur propre partition en étendant leur champs d’investigation aux musiques balkaniques et aux territoires sonores plus électriques, transgressant les frontières érigées par les gardiens du temple. Mais leur brillante carrière de leader et leurs activités de sideman ne les empêchera jamais de se retrouver régulièrement, jusqu’à la publication il y a quelques mois d’un disque en duo pris sur le vif. Leur confrontation scénique et musicale pleine d’écoute mutuelle et d’échange plein de richesse constitue l’un des sommets actuels du duo piano/saxophone.
Géraldine Laurent Quartet

Géraldine Laurent (saxophone), Paul Lay (piano), Yoni Zelnik (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie)
Depuis plusieurs éditions, Respire Jazz Festival l’attendait. Et celle pour qui le jazz ne se réduit pas à une affaire d’hommes débarque avec le quartet qu’elle a réuni pour faire son dernier disque (At Work), acclamé par toute la critique en fin d’année dernière : Paul Lay, le pianiste qui joue déjà comme les plus grands (Prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz cette année), Yoni Zelnik, le contrebassiste de toujours, et Donald Kontomanou, la nouvelle étoile de la batterie. Cette niortaise d’origine va souffler dans son saxophone comme on l’entend rarement aujourd’hui, ancrant son jeu dans la grande tradition du jazz tout en y apportant sa personnalité affirmée, sa fraîcheur et son immense talent. Jazzfans à vos marques !
Ensemble Art Sonic - Le bal perdu

Joce Mienniel (flûte), Cédric Châtelain (hautbois, cor anglais), Sylvain Rifflet (clarinettes), Baptiste Germser (cor), Sophie Bernado (basson) + Didier Ithursarry (accordéon)
La simple évocation d’un quintet à vent ferait plutôt penser à un orchestre de chambre classique. Mais ce n’est pas à la musique savante que se réfèrent ici Joce Mienniel et Sylvain Rifflet, les deux directeurs musicaux de cet ensemble, qui se proposent de mettre à l’honneur la musique populaire française. Et quoi de plus emblématique de notre patrimoine hexagonal que la valse musette qui, depuis l’entre-deux guerres, résonne aux quatre coins du globe comme un second hymne national. Retravaillant cette thématique sur un mode totalement acoustique, les cinq membres d’Art Sonic nous feront retrouver les bals perdus avec la complicité de l’accordéon magique de Didier Ithursarry.
Merci à Philippe Vincent, rédacteur à Jazz Magazine, pour ses textes de présentation des artistes du festival